Les désillusions du Brexit, suite et sans doute pas fin
Grève au Royaume-Uni
Auteur : Garry Knight - Public Domain Dedication
Trompés par des politiciens sans scrupules qui leur ont promis monts et merveilles si le Royaume-Uni quittait l’Union européenne, les britanniques continuent d’expérimenter le dicton selon lequel les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Deux exemples, de plus, des désillusions du Brexit.
La remise en cause des droits des travailleurs
On le savait : le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne comportait un risque de régression sociale. En effet, différentes directives communautaires établissent un socle de droit pour les travailleurs, qu’il s’agisse des droits de représentation et de défense, ou des conditions de travail. Bien que le Royaume-Uni ait souvent obtenu des exceptions en sa faveur, et ait refusé de souscrire à la Charte européenne des droits fondamentaux, les standards sociaux promus par l’UE lui ont toujours paru trop contraignants. Avec le brexit, le démantèlement des droits encore existants est annoncé. Les travailleurs britanniques vont donc commencer à payer la note. Le Secrétaire d'Etat à la stratégie industrielle Jacob Rees-Mogg a annoncé qu’il veut abolir la directive européenne qui limite la durée du temps de travail (directive 2003/88/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 concernant certains aspects de l'aménagement du temps de travail). “L’un des avantages du Brexit” a-t-il dit, est qu’"il sera possible de discriminer ou de licencier les employés qui refusent de travailler plus de 48 heures/semaine".
Les plus modestes, les travailleurs sont les 1eres victimes du brexit. Aux dernières nouvelles, Boris Johnson et Nigel Farage n’ont pas de soucis à se faire, eux.
Le fantomatique accord commercial avec les Etats-Unis
Une autre promesse fallacieuse des brexiteurs se heurte à la dure réalité. Liz Truss, la nouvelle Première Ministre britannique a du se résigner à admettre récemment qu'un accord commercial entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis n’est pas à l’ordre du jour. « Il n’y a pas actuellement de négociations avec les Etats-Unis et je ne pense pas qu’elles débutent à court ou moyen terme » a-t-elle déclaré. Pourtant la promesse d’un mirifique accord commercial avec les Etats-Unis avait été un argument majeur des pro brexit qui expliquant comment le Royaume-Uni une fois libéré des « chaines » de Bruxelles pourrait retrouver sa vocation commerçante et concurrencer l’UE en concluant d’avantageux accords avec de nombreux partenaires, dont surtout, les Etats-Unis.
Comme Perette de la fable, les dirigeants britanniques déchantent. Le grand large se révèle être une grande désillusion.