A la veille des élections au Royaume-Uni, les conservateurs menés par le Premier Ministre, Boris Johnson, font la course en tête dans les sondages. Ils sont crédités de 43% des voix contre 33% en moyenne pour les travaillistes. Mais, ces dernières années l’ont montré, rien n’est sûr dans ce pays chamboulé par le brexit qu’est le Royaume-Uni.
Et l’hypothèse d’un Parlement sans majorité, n’est pas à exclure. Les atouts des conservateurs sont un positionnement clair sur le brexit et un parti travailliste affaibli par son leader, Jeremy Corbyn, dont l’antisémitisme supposé, et les ambiguïtés vis-à-vis du brexit rebutent des électeurs potentiels.
Il n’est donc pas certain que la dernière péripétie, la révélation par Jeremy Corbyn d’un document du ministère des finances qui expose les conséquences dommageables du plan proposé par Boris Johnson pour le brexit inverse la tendance. Intitulé “NI Protocol:Unfettered access to the UKIM”, ce document [3]de quinze pages expose que, contrairement à ce que prétend le Premier ministre, il y aura bien des contrôles réglementaires, entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni une fois le brexit acté et s’inquiète des conséquences pour l’économie alors que 98% des exportations en provenance d’Irlande du nord sont des PME qui auront des difficultés à supporter les coûts supplémentaires induits par les contrôles. Car, et cela semble une considération de bon sens, il faudra bien effectivement des contrôles pour s’assurer que l’Irlande du nord ne devienne pas une base arrière pour permettre l’accès au marché intérieur en violation des règles européennes [4].
Il n'est pas sûr que les électeurs britanniques, fatigués de l’interminable saga du brexit, s’attardent sur ces considérations techniques. Elles sont pourtant importantes, comme l’avenir le montrera.